Interview Team BMR

Bonjour Maxime,

Bonjour la Team BMR,

 

Peux-tu te présenter et présenter également
tes camarades d’équipes qui ont participé au raid aventure ?

Maxime, 24 ans, diplômé d’un Master Education Physique et Sportive et fondateur du Team BMR avec Baptiste, 25 ans, ingénieur et pompier volontaire et Raphaël, 26 ans, pompier professionnel. Pour cette aventure, nous avons rejoint Matthieu, 34 ans, du Team Vaillantas.
Une équipe jeune avec très peu d’expérience mais une envie énorme d’apprendre auprès des grands de la discipline.  

Peux-tu nous parler de la Team BMR ? 
Team BMR est un acronyme de Baptiste Maxime Raphaël. 
L’objectif de notre association est de promouvoir grâce à notre pratique physique, sur le plan national et international, notre passion pour le sport Outdoor. Nous essayons pour cela de communiquer sur les réseaux sociaux et de filmer nos aventures pour réaliser des petites vidéos sur YouTube.

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Du 22 au 27 août, la Team BMR a participé au sud raid aventure, un raid multisports combinant du VTT, du trek, une épreuve aquatique, une épreuve de corde, une Swimrun, de l’alpinisme, de la spéléologie et du roller. Dis-nous en plus sur cet événement dont c’était la 1ère édition.

Une première édition pleine de promesses, avec des organisateurs connus sur le circuit raid, on savait où l’on mettait les pieds. Exigence, autonomie, technicité, c’est souvent ce qui ressort des Raids qu’ils organisent. Pour l’occasion, on a essayé de se préparer en conséquence et une nouvelle fois, je dois dire, que l’on n’a pas été déçus du tout !

L’objectif d’une telle épreuve est de se déplacer en orientation avec des cartes IGN et IOF en récoltant des balises. Nous sommes partis lundi à 20 h pour 12 sections à enchaîner avant vendredi 17 h ! Les temps de chaque section dépendent de la qualité d’orientation et de la vitesse de progression de l’équipe. Finalement, les premières équipes ont réalisé le raid en 70 h, avec toutes les sections et les dernières en 95 h en ayant loupé plusieurs sections.

Concernant notre équipe, numéro 43, pour une première sur ce format de course, nous terminons à une très honorable 14ème place sur 39 équipes avec 89 heures d’efforts dans les jambes et 7 h de sommeil.

Alors au final, c’est une semaine d’effort physique et mental pour plus de 400 km, 96 h de course, 13 000 m de dénivelé positif, le tout 100 % pleine nature. Il y a dû avoir énormément de fatigue, de moments de doutes, comment avez-vous trouvé la motivation dans les moments difficiles ?

De la fatigue ? OUI ! C’était vraiment notre crainte. La gestion de la fatigue et du sommeil dans une équipe de 4 personnes pendant 90 h est déjà un véritable défi. De plus, nous arrivons tous les 4 sur ce Raid, sans aucune référence dans une telle épreuve et sans la moindre idée des effets du manque de sommeil sur notre corps, donc on a un peu improvisé…

Au préalable, nous avons essayé, sur les conseils de Jean No (raideurs d’expérience), de planifier nos horaires de sommeil en essayant de dormir plutôt la nuit. Toutefois, en pratique, la nuit, il fait humide, froid et il n’est pas toujours facile de trouver un abri. Avec la fatigue accumulée, nos siestes au milieu des chemins ont plutôt tourné en lutte contre le froid. Toutefois, en pratique, la nuit, il fait humide, froid et il n’est pas toujours facile de trouver un abri.

Concernant les moments de doutes, nous en avons eu, oui ! D’ailleurs plus rapidement que prévu ! Dès le début du Raid, à la balise 3, nous avons cherché pendant 3 h, de nuit, dans un périmètre assez restreint… De quoi perdre la tête. Dans ces moment-là, nous devons rester soudés, s’encourager au maximum, tenter de relativiser et de positiver, mais ce n’est pas toujours facile dans cette situation. Tourner en rond dans le périmètre d’une balise et d’autant plus en montagne, demande beaucoup d’énergie sur le plan mentale et physique. Nous devons donc absolument rester motivés pour persévérer ensemble dans la recherche de cette balise obligatoire (durant le raid certaines balises sont optionnelles et d’autres obligatoires). 

Dès lors, ces moments peuvent être démotivants. Nous devons donc collectivement comme individuellement trouver les ressources pour relever la tête. Individuellement, chacun puise mentalement dans ce qui est important pour lui, dans ce qui le motive à agir. Par exemple dans cette situation, certains vont penser à leurs proches, à tous les sacrifices réalisés pour cette épreuve, et d’autres au classement, aux places que nous sommes en train de perdre et enfin, d’autres visualisent des choses positives comme la bonne bière de l’arrivée. Personnellement mon parcours de vie m’aide beaucoup à aller chercher très loin, et même au-delà de mes capacités, c’est un moteur énorme, qui me motive pour dépasser les moments difficiles. Par exemple, quand ça ne va pas trop sur une compétition, je relativise énormément et je me dis que j’ai de la chance d’être là, que je l’ai voulu, et qu’il n’est pas question de baisser les bras ! Collectivement, nous essayons d’exprimer notre ressenti à nos co-équipiers pour pouvoir s’encourager mutuellement et avancer vers cet objectif, car dans un groupe, certains éléments peuvent être euphoriques et d’autres au « fond du trou » s’exprimer permet donc de réguler les humeurs de chacun.

Vous avez donc souhaité participer à ce raid en vous associant à une cause qui te tient particulièrement à cœur, celle de faire parler de la maladie de Parkinson et d’aider la recherche, puisque c’est ta belle-maman qui est atteinte de cette pathologie. Raconte-nous ton geste de soutien.

Effectivement, j’ai choisi de soutenir l’association Vaincre Parkinson, car nous avons récemment appris que ma belle-maman était atteinte de cette maladie.

Cela implique notamment qu’elle doit se mettre au sport de manière très assidue, chose pas facile pour elle qui n’était pas sportive. Quand je me suis inscrit à ce Raid pendant le Covid, j’étais hébergé chez elle et je voyais bien au fil des semaines les effets du traitement, les hauts et les bas, le manque de motivation parfois pour sortir faire une activité physique, et au fil des entraînements, j’ai fait le parallèle avec ma préparation pour le raid. Certes, je ne peux pas me mettre à sa place, mais dans ce défi, j’ai pu dépasser mes limites et mes craintes. J’ai dû sortir de ma zone de confort pour réaliser des entraînements difficiles et les encouragements que je reçois au quotidien de la part de mes proches m’ont et m’aident beaucoup à surmonter ces défis.

Ainsi, symboliquement, par mon geste, j’ai voulu lui montrer que beaucoup de personnes la soutenaient, l’encourageaient dans ce défi, afin de lui donner un peu plus de motivation.

Lancer une cagnotte faisait le lien entre mon défi, la maladie et son défi personnel, m’a semblé cohérent. D’un côté, nous avons pu communiquer sur la maladie et récolter des fonds pour faire avancer la recherche et de l’autre montrer à ma belle-maman que beaucoup de monde étaient derrière elle.

Les personnes se sont vraiment mobilisées, beaucoup plus que ce qu’on aurait pensé. Nous avons donc pu offrir un maillot collector pour qu’elle pense pendant son activité physique, comme nous dans les moments compliqués en raid, à toutes les personnes qui la soutiennent.

Nous avons pu aussi lui offrir une expérience marquante à faire avec son mari, qui est chaque jour à ses côtés pour la soutenir afin d’accroître leurs cohésions, car comme nous en raid, je pense qu’on ne sort pas vainqueur de ce combat tout seul, l’entourage joue un rôle primordial selon moi, notamment pour rester motivé.

 

 

Aujourd’hui la maladie de Parkinson touche plus de 6 millions de personnes dans le monde, plus de 250 000 personnes en France dont 10 000 nouveaux cas par an. Connaissais-tu la maladie de Parkinson avant l’annonce de la maladie de ta belle-mère ?

 

Je n’étais pas vraiment renseigné à ce sujet. Comme beaucoup de monde, j’imagine, j’avais tendance à croire que cela touche les personnes âgées. Ce qui n’est pas le cas de ma belle-maman qui a seulement 54 ans. De plus, pour moi, la maladie de Parkinson signifiait seulement des tremblements, j’ignorais totalement tous les autres effets liés aux traitements.

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Connais-tu les avancées thérapeutiques, médicales et les avancées sur la stimulation cérébrale profonde ?

J’en ai entendu parler. C’est un sujet qui revient parfois au cœur de la discussion avec ma belle-maman. Je sais que cela lui fait un peu peur et qu’elle est un peu sceptique à ce jour. Mais il semblerait qu’il y ait de plus en plus d’avancées, de nouveaux traitements et de nouvelles techniques… J’ai suivi le parcours d’Yves Auberson sur les réseaux où j’ai pu apprendre plus sur son combat, mais aussi sur la maladie. Il me semble qu’il a récemment reçu l’implantation d’un dispositif de stimulation cérébrale profonde et je dois avouer que le changement est incroyable. Son parcours est un véritable espoir pour nous.

 

Vous avez récolté des dons, vendu des accessoires aux couleurs de l’association pour faire avancer la recherche. La somme totale sera reversée intégralement au CHRU de Lille, à l’équipe du Pr Caroline Moreau, à qui l’association remet des dons depuis 5 ans. Votre élan de solidarité va contribuer à aider la recherche et à améliorer le quotidien des personnes touchées par la maladie. Quels mots aimeriez-vous dire pour mobiliser un maximum de personnes dans des initiatives comme la vôtre ?

Ces initiatives permettent d’une part de réunir des fonds pour améliorer la recherche de traitements contre la maladie et d’autre part d’apporter notre soutien aux personnes touchées par la maladie. Montrer qu’ils ne sont pas seuls dans ce combat, qu’ils peuvent s’appuyer sur les différents témoignages pour trouver un peu de motivation pour poursuivre leur combat dans la maladie.

 

Quelle est votre plus beau souvenir sur ce raid ?

Difficile de répondre à cette question, car c’est une aventure qui laisse énormément de beaux souvenirs. Le plus beau souvenir, c’est avant tout l’expérience humaine que nous avons vécue ensemble. Cela englobe, les moments de doutes mais aussi les moments de joies que nous avons vécues tous les quatre.

 

Avez-vous une citation ou une phrase qui vous motive encore plus ?

« Allez ! C’est dans la tête mon poulet ! »

 

C’est une phrase assez simple, mais elle fait office de code, quand on commence à se plaindre, à être fatigué. Cette phrase permet de nous remobiliser, de remotiver un copain en difficulté pour continuer à avancer. 

Avant de terminer ce moment de partage, souhaitez-vous passer un message à toutes les personnes qui liront cette interview et à toutes les personnes touchées par la maladie de Parkinson…

Je terminerais avec une citation de Mike Horn : « L’impossible n’existe que parce que nous n’essayons pas de le rendre possible ».

Alors si j’ai un message à faire passer à tous, ce serait celui-ci : faites-en sortes de vous donner les moyens pour rendre possible ce que vous pensez impossible à surmonter.

 

Merci à vous votre engagement, votre soutien et votre confiance, au plaisir de vous suivre à nouveau.

 

Cédric
Président de l’association